Une des missions de safe.brussels consiste à lutter contre la traite des êtres humains, qui recouvre l’exploitation criminelle de personnes dont les droits fondamentaux sont violés à des fins économiques. Cela concerne différents cas tels que l’exploitation sexuelle ou économique, ou encore la mendicité forcée. La Région bruxelloise a un rôle à jouer dans cette lutte contre la traite et le trafic des êtres humains, par l’intermédiaire de ses acteurs de prévention et de sécurité.
Il ressort du rapport annuel de l’Observatoire bruxellois pour la prévention et la sécurité publié en 2024 qu’en Région bruxelloise, la plupart des faits de traite des êtres humains enregistrés par la police concernent l’exploitation sexuelle, qui enregistre une forte hausse depuis 2021. Le nombre d’accompagnements pour les victimes de la traite d’êtres humains pris en charge par le centre bruxellois agréé a également augmenté en 2022.
L’observatoire déplore également une hausse de certaines formes d’exploitation – notamment économique et sexuelle – et des cas de contrainte à commettre des infractions. Les cas d’exploitation économique concernent notamment des hommes majeurs, tandis que, sans surprise, les cas d’exploitation sexuelle concernent principalement des femmes, à la fois majeures et mineures.
Myria a publié son rapport d’évaluation sur la traite et le trafic d’êtres humains de 2024. Un rapport qui confirme les observations faites par l’Observatoire. Myria insiste sur la nécessité de prendre en charge les mineurs victimes d’exploitation sexuelle, notamment par une augmentation du nombre de places d’accueil. Myria a rappelé qu’en 2020, Child Focus a souligné l’absence de structures d’accueil spécialisées à Bruxelles pour ce public cible.
En effet, Myria rapporte pour ces dernières années une hausse du nombre de signalements concernant des filles belges victimes d’exploitation sexuelle – souvent au travers de la méthode du « loverboy ». À l’échelle nationale, la moyenne d’âge de ce groupe est de quatorze ans et demi. La méthode du « loverboy » dont elles sont victimes crée une dépendance émotionnelle, souvent accompagnée de dépendance aux drogues. Ce groupe fait souvent partie des mêmes réseaux d’exploitation qui sévissent généralement à Bruxelles.
J’ai donc posé les questions suivantes au Ministre-Président :
Dans quelle mesure les derniers rapports de Myria ont-ils été pris en compte ? Quelles actions spécifiques ont été mises en place à la suite du dernier rapport de 2024 ?
Quelles solutions sont proposées par la Région bruxelloise aux mineurs belges victimes d’exploitation sexuelle, et plus particulièrement au groupe cible de filles victimes de la méthode appelée « loverboy » ?
Depuis 2020, des places d’accueil spécifiques ont-elles été créées pour ce type de cas ?
Le plan global de sécurité et de prévention entend améliorer la prise en charge des victimes de la traite et du trafic d’êtres humains. Quelle est la situation actuelle dans la Région à ce propos ?
Quelles actions récentes ont été menées à ce sujet ?
Enfin, quelles campagnes de sensibilisation et d’information ont été menées récemment à propos de cet enjeu auprès du grand public ?
Pour le MR, il est essentiel de poursuivre de manière encore plus intensive la lutte contre l’esclavage moderne. Nous avons parlé de mendicité, de mineurs exploités sexuellement, etc. À cela s’ajoute le constat d’une augmentation de la prostitution des étudiants universitaires, qui devient un problème récurrent à Bruxelles.
Tout cela prouve que nous devons investir davantage dans la protection des victimes, notamment en créant encore plus de places d’accueil, mais aussi appliquer une tolérance zéro à l’égard des responsables de la traite des êtres humains, quelle qu’elle soit.
Retrouvez mon intervention : https://www.parlement.brussels/media-db/report/2025-05-20-7d4e96c59571b1032043a0ac8d25a116a2ca5e2a/