CPAS d’Anderlecht – les auditions au Parlement Bruxellois continuent

J’ai eu l’honneur de présider la quatrième audition concernant les dysfonctionnements dans les CPAS.

En effet, en 2024, un reportage du magazine Pano diffusé sur la VRT a mis en lumière de graves dysfonctionnements au sein du CPAS d’Anderlecht : versements indus d’aides sociales, contrôles quasi inexistants, surcharge structurelle du personnel et soupçons d’ingérences politiques. Ce scandale, qui a profondément choqué l’opinion publique, a entraîné l’ouverture d’enquêtes judiciaires, une grève du personnel ainsi que des appels urgents à un audit. Ces révélations ont aussi provoqué un large débat jusque dans les hémicycles du Parlement fédéral et du Parlement bruxellois, révélant l’ampleur des lacunes structurelles dans la gestion de l’aide sociale.

Sous l’impulsion du MR, le Parlement bruxellois poursuit actuellement une série d’auditions consacrées au fonctionnement du CPAS anderlechtois, dans le prolongement du reportage de la VRT. Ce travail fait écho aux démarches engagées au niveau fédéral, notamment à l’initiative du député Denis Ducarme.

J’ai ainsi présidé la quatrième audition, tenue le jeudi 2 octobre 2025 en Commission de la santé et de l’aide aux personnes de la COCOM. Cela nous a permis d’entendre les représentants du CPAS d’Anderlecht. Cette séance s’inscrivait dans un cycle de cinq réunions destinées à analyser les difficultés du service et à identifier des pistes d’amélioration.

Les auditions précédentes ont révélé de nombreux problèmes : organisation interne peu efficace, ambiguïtés dans la chaîne de gestion, surcharge chronique des assistants sociaux et climat de travail tendu. Un plan de réorganisation avait déjà été adopté en 2022 afin d’articuler le département d’action sociale autour de trois pôles — Accueil, Émancipation sociale et Support —, mais ses effets se sont fait attendre. Il a fallu que la crise éclate au grand jour pour que des réformes concrètes soient envisagées.

Avant d’entendre les responsables du CPAS, la Commission avait auditionné plusieurs acteurs clés :

  • Vivalis, l’administration de la COCOM, qui coordonne et finance une partie du secteur de l’aide aux personnes et exerce la tutelle administrative sur les CPAS ;
  • Bruxelles Pouvoirs Locaux (BPL), chargée de l’accompagnement administratif et de la supervision concrète des CPAS ;
  • ainsi que des chercheurs de l’ULB, auteurs d’une étude sur l’harmonisation des pratiques et les outils juridiques à disposition de la COCOM.

La tutelle des CPAS bruxellois est donc partagée entre Vivalis et BPL, sous la responsabilité de la COCOM. Vivalis assure le suivi administratif, tandis que BPL veille à la mise en œuvre opérationnelle. Ces deux organismes dépendent respectivement des ministres Alain Maron (Ecolo), compétent pour la Santé et l’Aide aux personnes, et Bernard Clerfayt (DéFI), responsable des pouvoirs locaux.

À l’issue de cette quatrième audition, le MR a renouvelé ses inquiétudes quant à la lenteur des démarches entreprises. La COCOM avait annoncé, dès le printemps 2025, le lancement d’un audit externe sur la gestion des CPAS, mais la première réunion n’a eu lieu qu’en septembre, retardant d’autant le démarrage de la mission censée durer un an. Si des progrès notables ont été enregistrés au niveau fédéral grâce au travail mené par Denis Ducarme, plusieurs députés dénoncent encore la lenteur et le manque de décisions concrètes au plan régional.

Les auditions rappellent enfin que, derrière les dysfonctionnements institutionnels, les travailleurs de première ligne — en particulier les assistants sociaux — restent fortement exposés à la pression et à des situations de grande complexité. Par la voix de Clémentine Barzin, notre cheffe de groupe au Parlement bruxellois, nous avons insisté sur la nécessité d’assurer des conditions de travail supportables et un traitement équitable pour tous les bénéficiaires.

La cinquième et dernière audition, dédiée aux syndicats, devrait permettre de dresser un diagnostic complet et de formuler des recommandations pour renforcer le fonctionnement des CPAS bruxellois, rétablir la confiance du public et prévenir à l’avenir tout risque de dérive ou de fraude administrative.

Retrouvez également l’article sur ce sujet sur le site MR

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